Tour d’horizon des grandes appellations et de leur identité
Irancy : le pinot noir dans ses habits charnus
Irancy est le joyau rouge de l’Auxerrois. Sur ses 180 hectares, le pinot noir règne, parfois complété par le césar – cépage rare aux notes sauvages – un trait hérité de la République romaine. Ici, les coteaux argilo-calcaires exposés sud/sud-ouest, protégés par une boucle de l’Yonne, garantissent une maturité optimale et une belle concentration des baies.
- Grandes caractéristiques : Couleur profonde, structure charnue, arômes de cerise noire, pivoines, épices et parfois une légère note fumée.
- Anecdote : Irancy fut l’un des rares villages de l’Yonne à ne jamais cesser de produire du vin, même aux heures sombres du phylloxéra.
- Production annuelle : Environ 7 000 hl (source : BIVB, chiffres 2022).
Saint-Bris : le sauvignon, l’enfant terrible de Bourgogne
Saint-Bris est une anomalie délicieuse dans le paysage bourguignon : seule appellation village de Bourgogne dédiée au sauvignon blanc (sauvignon blanc et sauvignon gris). Sur une centaine d’hectares, ce cépage trouve à Saint-Bris une expression toute particulière grâce aux sols frais (majoritairement marne et calcaire) et un climat qui conserve la vivacité du fruit.
- Notes de dégustation : Nez explosif de buis, agrumes, parfois groseille à maquereau, finale saline.
- Données chiffrées : Production d’environ 5 500 hl en moyenne annuelle (BIVB).
- Particularité : Cette singularité s’explique par la proximité du vignoble avec la Loire, qui a peut-être inspiré dès le XIX siècle l’introduction du sauvignon (Source : “Le Vignoble oublié de l’Yonne”, P. Servajean, 2011).
Bourgogne Côtes d’Auxerre : équilibre et élégance typiquement auxerrois
Le Bourgogne Côtes d’Auxerre (en blanc comme en rouge) exprime toute la délicatesse du terroir calcaire : 188 hectares, éclatés autour d’Auxerre, Saint-Bris, Vaux ou Quenne. Les vignes profitent d’une exposition en majorité sud/sud-est sur des pentes douces, où la vigne plonge lentement ses racines dans le calcaire.
- En blanc : Le chardonnay est vif, floral, à la minéralité sensible (craie, silex), parfois une touche de noisette grillée.
- En rouge : Pinots fruités, tannins soyeux, nuances de petits fruits rouges et sous-bois.
- Côté chiffres : Près de 7 500 hl produits en moyenne par an, la plupart en blanc (BIVB).
Chitry : l’ascension d’une pépite discrète
Sur 77 hectares, Chitry se partage entre pinot noir et chardonnay. Les terres pauvres et maigres donnent des vins nerveux, au caractère ciselé. Depuis quelques années, la notoriété de cette appellation grimpe, portée par de jeunes talents œuvrant en bio ou en biodynamie.
- Profil des vins blancs : Précision minérale, fruits blancs croquants, légères touches herbacées.
- Rouges : Profil floral, vinosité discrète, épices douces.
Vézelay : quand le chardonnay s’habille de lumière
Vézelay, devenue appellation Village en 2017 (source : INAO), célèbre le chardonnay dans son expression la plus aérienne sur 70 hectares aux portes du Morvan. Les vignes serpentent les coteaux autour de Saint-Père, Asquins et Tharoiseau, sur des sols calcaires et caillouteux.
- Profil typique : Vivacité, bouquet d’agrumes et de fleurs blanches, minéralité cristalline. En bouche, une tension signée par les hivers rudes et l’altitude (jusqu’à 330 m).
- Chiffre clé : Production d’environ 3 500 hl/an (Données INAO, 2020).
Coulanges-la-Vineuse : rouge de plaisir, blanc de fraîcheur
À une dizaine de kilomètres au sud d’Auxerre, Coulanges-la-Vineuse dessine un vignoble de 150 hectares, réputé historiquement pour ses rouges fruités, gourmands, taillés pour la convivialité. Les blancs au chardonnay gagnent aussi en renom.
- Rouges : Pinot noir pur, parfois assemblé avec un zeste de césar.
- Blancs : Chardonnays frais, nerveux, floral.