L’influence du César sur le profil sensoriel d’Irancy
Tanins et structure : la colonne vertébrale d’Irancy
Le Pinot Noir, reconnu pour son élégance, sa grâce fruitée et ses tanins soyeux, crée des vins de dentelle. Le César, lui, recèle une puissance parfois rustique : il offre aux vins couleur profonde, robustesse et potentiel de garde.
En pratique, l’ajout de César (généralement entre 3% et 10% selon les parcelles et les années) vient renforcer la structure du vin. Ses tanins sont plus fermes et apportent une charpente bienvenue, surtout dans les années où le Pinot Noir pourrait manquer de corps à cause de conditions climatiques capricieuses.
- Coloration : le César accentue l’intensité colorante, offrant à Irancy des robes souvent plus soutenues que d’autres rouges de l’Yonne.
- Texture en bouche : plus de densité, une sensation de mâche, une finale plus longue.
- Habillement aromatique : le Cézar apporte des notes de fruits noirs (prune, mûre), parfois de violette, et des accents poivrés ou réglissés, contrastant et complétant la palette fruitée (cerise, fraise) du Pinot Noir.
Ce témoignage de vigneron l’illustre bien : “Un % de César, c’est le poivre dans le plat : il ne prend pas le dessus, mais sans lui le vin manque d’âme.”
(Entretien, Domaine Colinot)
La touche du millésime et du terroir
Dans les années chaudes, le César, naturellement plus riche, peut atteindre des maturités remarquables, apportant ampleur et volume sans verser dans la lourdeur. Dans les années fraîches, il garantit la tenue du vin, lui épargnant une dilution excessive. Ce subtil équilibre nécessite la main experte du vigneron, qui doit savoir doser son assemblage en fonction du millésime et du caractère de chaque parcelle.
La diversité des expositions (coteaux du sud, pentes de Palotte, Mazelots, Les Cailles…) influence également la maturité du César. Les terres argilo-calcaires, fréquentes à Irancy, offrent à ce cépage la fraîcheur de vivre, tout en domptant sa vigueur.