1. L’héritage historique des parcelles viticoles
Pour comprendre pourquoi certaines parcelles ont été délaissées, il faut d’abord regarder en arrière. Les terroirs viticoles français se sont construits sur des siècles, traversant des périodes prospères mais aussi des crises. Une parcelle historique est bien souvent associée à un savoir-faire ancien, à des cépages rares ou même à des appellations oubliées.
Si certaines de ces parcelles sont devenues les pierres angulaires de régions fameuses comme la Bourgogne ou le Bordelais, d’autres ont souffert d’un manque de reconnaissance ou de bouleversements extérieurs. Prenons l’exemple des vignobles de l’Auxerrois, où certaines vignes, bien qu’ayant un potentiel exceptionnel, ont été progressivement abandonnées.
Les bouleversements du 19e siècle : un tournant décisif
Le 19e siècle a marqué une période dramatique pour de nombreuses parcelles. Les maladies de la vigne, comme le phylloxéra, ont décimé les vignobles. Les propriétaires n’avaient parfois pas les moyens ou le savoir pour replanter, et dans d’autres cas, la propagation du parasite a rendu certaines terres totalement infertiles pour la vigne.
Entre 1870 et 1900, l’Auxerrois a vu ses surfaces viticoles chuter à cause de cette crise. Selon l’INAO, près de 65 % des vignes de certaines régions bourguignonnes ont été détruites par le phylloxéra. Remplacer les ceps détruits avec des porte-greffes américains résistants était coûteux et pas toujours efficace, laissant certaines parcelles historiques sans repreneur.
Quand la guerre décide du sort des parcelles
Les deux guerres mondiales ont également laissé leur empreinte. De nombreux vignerons ont été mobilisés, et certaines vignes ont été laissées à l’abandon. La reprise d’après-guerre n’a pas toujours permis de redévelopper les parcelles délaissées, notamment dans les zones où les infrastructures avaient été détruites.