Le rôle fondateur des confréries viticoles : du spirituel au social
Les premières confréries viticoles dans l'Auxerrois – comme ailleurs en France – ont vu le jour au Moyen Âge. Influencées par la structure religieuse omniprésente, ces confréries portaient souvent un caractère sacré. Il était courant que ces groupes soient placés sous la protection d'un saint, souvent Saint-Vincent, le patron des vignerons.
Les confréries organisaient chaque année des célébrations pour honorer leur saint protecteur et implorer de bonnes récoltes. Ces festivités, mêlant processions religieuses, repas festifs et échanges entre vignerons, étaient l'occasion de renforcer les liens de la communauté. Elles tissaient un réseau de solidarité entre les hommes et les femmes du terroir. En cas de coup dur – intempéries, maladies de la vigne ou accidents – les confréries intervenaient pour soutenir les membres les plus nécessiteux.
Un cadre aux fonctions bien établies
Ces organisations n'étaient pas de simples réunions amicales. Les confréries se structuraient autour de règles précises, souvent consignées dans des chartes. Il fallait prêter serment pour en devenir membre, s'engager à respecter les pratiques viticoles communes, et participer activement aux événements. Les décisions étaient parfois prises lors d'assemblées, dans une gouvernance collective et participative qui préfigure des modèles associatifs modernes.
Dans l'Auxerrois, les confréries se donnaient aussi pour mission de protéger la qualité des vins produits. Elles imposaient des normes de production parfois strictes, allant jusqu'à interdire l'introduction de raisins ou de pratiques étrangères jugées contraires à la tradition locale.