La clé de la résilience : les porte-greffes américains
Le salut est venu d’un constat inattendu : en Amérique, les vignes locales, bien qu’hôtes naturelles du phylloxéra, semblent immunisées contre ses attaques. Les solutions sont alors venues des propriétés spécifiques des ceps américains.
Adapter les vignes européennes aux porte-greffes américains
La méthode qui s’impose consiste à greffer les cépages européens (Vitis vinifera) sur des porte-greffes américains résistants au phylloxéra. Les cépages français bien-aimés (Cabernet Sauvignon, Chardonnay, Pinot Noir...) ont donc dû s’associer à des racines venues d’ailleurs. Cette idée, qui semblait farfelue à certains à l’époque, repose sur la tolérance des vignes américaines aux attaques de l’insecte grâce à leurs systèmes racinaires adaptés.
La technique du greffage elle-même n’est pas nouvelle, mais son application à cette échelle était un immense défi. Chaque pied de vigne devait être replanté en utilisant cette méthode, ce qui représentait un effort colossal et des investissements considérables. Des vignerons ont parfois dû arracher des vignes entières, replanter, et patienter de longues années avant de récolter à nouveau.
Mais les résultats furent au rendez-vous. D’année en année, cette solution permit de sortir, lentement mais sûrement, les grandes régions viticoles de leur torpeur. Aujourd'hui encore, la quasi-totalité des vignes européennes repose sur ce principe de greffage avec des porte-greffes majoritairement issus du continent américain.